Les problèmes de santé liés à une mauvaise gestion de l'alimentation au pré chez les chevaux sont fréquents. Coliques, obésité équine, laminite… ces pathologies impactent le bien-être animal et engendrent des coûts vétérinaires importants. Ce guide complet vous apporte les connaissances essentielles pour optimiser l'alimentation au pré de vos équidés et prévenir ces risques.
L'alimentation au pré, méthode naturelle et économique, requiert une gestion précise du pâturage pour garantir une nutrition équilibrée et adaptée aux besoins spécifiques de chaque cheval. Un pâturage bien géré contribue à la santé, à la longévité et à la performance de vos chevaux.
Évaluation de la prairie et des besoins du cheval: une analyse essentielle
Avant toute intervention, une évaluation rigoureuse de la prairie et des besoins individuels de chaque cheval est impérative. Cette étape clé conditionne la réussite d'une gestion optimale du pâturage et prévient de nombreux problèmes de santé.
Analyse de la qualité du fourrage: composition et valeur nutritive
La composition botanique de votre prairie influence directement la valeur nutritive du fourrage. Le **ray-grass anglais**, riche en protéines et en énergie, est souvent privilégié. Cependant, d'autres graminées comme le **dactyle**, le **fétuque** ou le **brome** contribuent à la diversité et à l'équilibre nutritionnel. Le stade de croissance de l'herbe est crucial: une herbe trop mature est moins digestible et moins riche en nutriments, augmentant le risque de **coliques** chez les chevaux. L'identification et l'élimination des **plantes toxiques**, comme le **séneçon jacobée** (très dangereux pour le foie), sont indispensables.
Une analyse de fourrage réalisée par un laboratoire spécialisé vous fournira des informations précises sur la teneur en protéines, énergie (**valeur énergétique digestible**), fibres, minéraux (calcium, phosphore, magnésium) et vitamines. Cette analyse est un outil précieux pour adapter la gestion du pâturage et envisager une éventuelle supplémentation.
- Une analyse de fourrage coûte environ 30€ et donne des indications précises sur sa composition.
- Une teneur en protéines trop élevée peut favoriser la **laminite** chez certains chevaux.
- L'analyse permet d'adapter la charge à la qualité du fourrage.
Évaluation de la quantité de fourrage disponible et de la charge de pâturage
La densité de végétation détermine la charge de pâturage admissible. Un surpâturage appauvrit le sol, réduit la diversité des graminées et favorise le développement de mauvaises herbes et de plantes toxiques. Il est recommandé de commencer par une charge modérée et d'ajuster en fonction de la repousse et de l'état de la prairie. Des techniques comme la mesure de la biomasse permettent une évaluation plus précise de la quantité de fourrage disponible.
Une gestion raisonnée du pâturage vise à maintenir un couvert végétal optimal tout en satisfaisant les besoins alimentaires des chevaux. Une bonne gestion permet d'éviter le surpâturage et le gaspillage alimentaire.
- Une charge excessive favorise l'apparition de mauvaises herbes et de plantes toxiques.
- La densité de végétation idéale est d’environ 10-15 cm de hauteur.
- Il est recommandé d'adapter la charge en fonction des conditions climatiques.
Analyse du sol: un aspect fondamental pour la qualité du fourrage
L'analyse du sol permet d'identifier les carences en nutriments essentiels (azote, phosphore, potassium, magnésium, calcium). Un sol pauvre en nutriments produit une herbe de qualité inférieure, impactant directement la santé des chevaux. Un apport équilibré d'engrais, adapté aux besoins spécifiques du sol, améliore la qualité du fourrage et prévient les carences minérales.
L'analyse du sol doit être effectuée régulièrement (tous les 2-3 ans) pour suivre l'évolution de sa fertilité et adapter la fertilisation en conséquence. Cela garantit une croissance optimale des graminées et une meilleure valeur nutritive du fourrage.
Besoins nutritionnels du cheval: âge, race, activité et état de santé
Les besoins nutritionnels d'un cheval varient selon de nombreux facteurs. Un poulain en croissance a des besoins énergétiques plus élevés qu'un cheval adulte au repos. Un cheval de sport aura des exigences supérieures à un cheval de randonnée. L'âge, le sexe, la race, le niveau d'activité et l'état de santé influent sur la qualité et la quantité de fourrage nécessaire.
L'évaluation de la **condition corporelle** (score corporel de 1 à 9) est essentielle pour adapter l'accès au pâturage. Un cheval obèse (score >7) aura un accès restreint au pâturage, contrairement à un cheval maigre (score <4) qui aura besoin d'un accès plus important.
- Un cheval de sport a des besoins énergétiques plus élevés qu'un cheval de loisir (environ 20-25% de plus).
- Une jument allaitante a besoin d’une supplémentation additionnelle en énergie et en protéines.
- Un cheval de 500kg consomme entre 10 et 15 kg de matière sèche par jour.